Rencontre avec Nuada
Le dernier texte de The Becoming : ce texte est centré sur Nuada Airgetlám le premier roi et l'un des plus célèbres de tout Tuatha De Danann
C'est le dernier texte concernant le travail sur les races. Mark Jacobs a annoncé qu'il n'y aurait plus de travail sur des nouvelles races avant le printemps 2014.
Le Devenir : Les épreuves de Nuada Airgetlám – Partie I
“Tes épreuves se sont bien déroulées jeune apprenti” dit l’instructeur grisonnant au mâle Silverhand, “Ton entraînement a été l’un des meilleurs que j’ai vu sur plusieurs décennies. Tu peux être fier de toi.” Devant ces félicitations durement gagnées, l’apprenti fit un large sourire, de tels compliments étant rarement faits. “Mais ne soit pas trop fier” averti l’instructeur, “car un excès de fierté est ce qui a conduit celui que l’on honore à un terrible et néanmoins profond, destin. Récites pour moi le conte que tu as appris.” Puis, le vieil instructeur s’assit sur le sol, le dos reposant confortablement contre la base d’un ancien chêne. L’apprenti, qui paraissait plus nerveux que lors de son entraînement, commença à chanter.
Il était une fois un jeune guerrier, nommé Nuada, qui se pensait invincible sur le champ de bataille. Son seigneur lui avait offert une épée magique unique. Nuada s’entraînait tous les jours, durement, des prémices de l’aube jusqu’à l’obscurité la plus sombre, lorsque la lune se reflétait dans sa lame. Il savourait chacune des opportunités qui lui étaient données de pouvoir tester sa technique. Il partit en quête des plus braves guerriers de toutes les terres connues afin de les défier. Le sang et les destructions occasionnelles que pouvaient engendrer sa mission n’étaient qu’un détail pour lui. Durant des décennies, Nuada défendit son peuple contre ses ennemis, peu importe leurs origines. Il ne faisait aucune exception. Même après avoir été couronné roi, Nuada prenait toujours la tête de son armée, sans jamais renoncer à sa position de leader. Malheureusement, ses victoires nourrissaient son ego, gonflant aussi rapidement que la grandeur de son royaume.
Un soir d’été, une rumeur arriva aux oreilles de Nuada, contant qu’un très vieil ennemi était de retour, menaçant les Tuatha Dé Danann. Il avait déjà vaincu cet ennemi, et l’idée de devoir perdre son temps à le combattre le rendait fou de rage; étant sûr de sa victoire. Il toussa en guise de réponse aux menaces, faisant fi des avertissements lancés par la Cour Suprême. La Cour lui dit pourtant que cet ennemi devait avoir un allié puissant, ou une nouvelle arme pour faire preuve d’autant d’audace. Ils entendirent parler d’un lieu nommé “The Depths”, et des créatures puissantes et étranges qui y vivaient. Les chefs pensaient que leurs ennemis avaient visité cet endroit pour en revenir changé, plein de nouveaux pouvoirs. Nuada n’était pas impressionné par de telles rumeurs; faisant voeu de nettoyer cet endroit une fois que la vie de ses ennemis se serait abandonnée à sa lame. Il avait toujours su garder ses terres propres de toutes abominations; et ce ne seront pas ces soi-disant “Depths” qui feront exception, se dit-il.
Alors que passaient les jours, les Tuatha Dé Danann se préparaient pour l’invasion. Lorsque les premières gelées prirent possession de leurs nuits, les éclaireurs du royaume repérèrent des envahisseurs au large des côtes. Invoquant la Wild Hunt, Nuada fit le voeu de fondre sur les envahisseurs et de vaincre leur chef en combat singulier. Il renverrait alors sans merci l’ensemble des forces dans leurs propres terres, avec un avertissement. La Cour n’eut pas la possibilité de se réunir avant que Nuada et la Hunt ne partent. Ils s’élancèrent vers les rivages, les sabots auréolés de feu de leurs montures qui ne semblaient pas toucher le sol. Après quelques jours et quelques nuits à chevaucher, ils atteignirent un surplombement, duquel ils purent observer, cachés par l’obscurité, le débarquement des envahisseurs. Jamais auparavant les Tuatha De Danann n’avaient fait face à des forces d’une telle taille, et même Nuada fut surpris et troublé par leur nombre. Le malaise de Nuada s’accrut lorsqu’il ressentit la présence d’un traître, dans le camp même des envahisseurs. Un Tuatha Dé Danann se trouvait là en bas, il en était certain. Alors il sut, c’était Bres, un vieil ami à lui. Bres avait quitté les Tuatha Dé Danann en recherche de puissance et nouveaux pouvoirs, et maintenant il se tenait sur le rivage avec l’ennemi ! L’ego surgonflé de Nuada fut touché en réalisant ça et il devint furieux. Il jura d’exécuter Bres pour sa trahison. Dans le camp envahisseur, imposante derrière Bres, se tenait une étrange statue n’ayant qu’un seul oeil. Nuada avait entendu des rumeurs à propos de cette statue, on l’appelait Balor.
S’élançant depuis la colline, suivie de la Hunt, Nuada mit au défi leur leader de sortir de sa cachette et de venir le combattre en duel. A sa surprise, Bres répondit à son appel. Se détachant des rangs de l’ennemi, Bres avait l’air grandement changé face au jeune Tuatha Dé Danann que Nuada avait un jour appelé son ami. Son corps, bien qu’ayant toujours les signes de sa race, avait changé très subtilement. Son aura, un jour brillante et authentique, avait fait place à l’obscurité, ayant perdu sa forme, et irradiant d’une lumière froide, malfaisante. Dans sa main droite, Bres portait une épée noire d‘obsidienne. Semblant vivante, sa forme changea à la lueur de la lune. Nuada avait d’abord pensé que c’était dû à la lumière des torches, vacillante, bien qu’il puisse sentir l’aura de l’épée, sombre et changeante. Elle était vivante. Bres, réalisant que Nuada avait vu son épée, lui dit que ce n’était qu’une des nombreuses surprises qu’il lui avait préparé. Il s’enorgueillit de son voyage dans The Depths, la profondeur à laquelle il s’était aventuré, pour en ressortir bien plus puissant. Son épée était l’un des trésors qu’il avait gagné. Bres vanta les pouvoir de ces trésors, bien plus puissants que les pauvres breloques que possédaient les Tuatha Dé Danann, y compris l’épée de Nuada. Sans s’incliner et faisant fi des coutumes habituelles, Bres chargea vers Nuada et entama le combat.
Surpris par les déclarations de Bres et son manque de respect et d’honneur, Nuada commença le combat avec un petit désavantage, même si toutes ses années d’entraînement lui donnèrent le temps de reprendre son sang-froid. Lentement et sûrement, Nuada prit le dessus sur Bres, le repoussant vers la mer. A chaque son des coups donnés, la confiance de Nuada grandissait; il savait que la bataille était finie, mais Bres ne semblait pas s’en rendre compte. A chaque coup qui le repoussait, il souriait. Son sourire vira à l’éclat de rire lorsque Bres sentit l’écume des vagues contre ses sandales. Leur duel continua des heures entières, Bres prenant chaque coup de Nuada, mais sans lui concéder la moindre portion de territoire. Bres était tel l’un des gros arbres d’Ironwood qui bordaient Tír na nÓg, immobile et immuable même sous les coups les plus puissants de Nuada.
L’aube s’effaçant, les deux guerriers combattaient toujours aussi férocement, mais Nuada commençait à sentir la fatigue. Après avoir assené un coup particulièrement fort, il glissa, affaibli. Comme si Bres attendait ce moment, son rire devint hystérique et il provoqua Nuada. Bres le mis au défi de taper plus fort, lui disant qu’il n’avait pas encore transpiré. Il se rit de la fatigue de Nuada. Les provocations de Bres devenant insistantes, Nuada combattit plus fièrement encore, mais ne trouva pas d’ouverture pour infliger un coup véritablement sérieux. Alors que le soleil se levait au-dessus des imposantes falaises, la fatigue de Nuada se faisait de plus en plus évidente. Bres pris alors l’offensive, conduisant Nuada dos aux falaises, ses coups passant ses défenses et finalement son armure. Avec chaque coup, Nuada sentait un froid mordant déferler dans son corps depuis le point d’inpact. Il vit que même la Wild Hunt s’inquiétait à propos de leur chef et les forces de Bres commencèrent à l’encourager frénétiquement pour qu’il mette fin au combat. A cet instant Nuada jura avoir vu l’oeil de Balor bouger, mais il attribua cela à la fatigue. Désespéré, il essaya un dernier tour. C’était un mouvement qu’il avait appris étant jeune. Quand ils s’entrainaient, Nuada avait battu Bres un bon nombre de fois en usant de cette même technique. Il pria pour que cela fonctionne une fois de plus. Cependant, alors qu’il préparait son attaque, un maigre sourire se dessinait au coin des lèvres de Bres. C’est ce qu’il avait attendu toute la nuit, il s’était entraîné durant des années, juste pour cet instant. Lorsque Nuada tourna, déplaçant si rapidement son épée qu’elle était à peine visible sous la lumière du soleil, Bres la bloqua de sa main gauche. L’épée traversa l’armure de Bres mais au lieu d’une blessure dans la chair, il frappa du métal. A l’impact, une douleur traversa les os du bras droit de Nuada, malgré l’insensibilisation grandissante due au froid intense. Bres abattit alors sa lame, détruisant la précieuse épée de Nuada. La lame se brisa en plusieurs morceaux, chacun recouvert de glace et de givre. Pendant un instant, Nuada se tenait stupéfait devant Bres, abasourdi par l’énormité de ce qu’il venait de se produire. Réalisant pleinement qu’il venait alors de gagner, Bres le frappa à nouveau, sectionnant cette fois la main droite de Nuada. Il poursuivit d’un coup de pied dans les jambes, qui le fit s’agenouiller. “Tu as perdu ô puissant Roi, et comme le dit la coutume, ces terres sont à présent miennes de droit ! Retourne à Tír na nÓg et annonce à notre peuple que leur véritable Roi est arrivé” rugit Bres.
En dépit du choc et de sa blessure grave, Nuada n’était pas décidé à perdre et il chargea. Bres avait prédit le mouvement et l’esquiva en douceur. Lorsque Nuada le dépassa, Bres découpa vivement le reste du bras droit de Nuada. “Je peux continuer autant que tu peux le supporter. On dirait que tu as besoin d’un rappel sur qui est le Roi maintenant”, ricana Bres se tournant vers ses troupes, “Tuez-les tous, mais laissez les estropiés en vie.” Les envahisseurs s’abattirent avidement sur la Wild Hunt et continuèrent leur boucherie jusqu’à voir le dernier d’entre eux étendu, mort, les corps découpés en morceaux, jonchant le sable ensanglanté. Bres ordonna de collecter les têtes dans un sac qui semblait fait de peau humaine. Bres alluma une torche et l’utilisa pour cautériser la blessure de Nuada au niveau de l’épaule. Plaçant le corps inconscient et le sac ruisselant sur son Phouka, il commanda à son étalon d’aller à la maison de son enfance à Tir na nÓg, décharger son fardeau, et retourner à la flotte.
Le Phouka était ravi d’entendre ces ordres. Le cheval le considéra comme un vrai travail. Bondissant sans raison, il chercha le sol le plus inégal, multipliant les détours inutiles et faisant généralement tout son possible pour rendre la balade aussi douloureuse que possible pour son passager. Le cheval mesurait visiblement son succès au gré des gémissements provenant de son chargement, sa joie grimpant à chaque grognement de protestation. Approchant la capitale de Tir na nÓg, le Phouka fit une pause en dehors des portes dorées ornées, se dressant sur ses pattes arrières, lâchant brutalement Nuada et le sac sur la pierre d’entrée. Prenant les formes d’une femme attirante, le Phouka s’avança alors vers la porte et annonça à la ville que leur nouveau Roi était en chemin. Elle avertit qu’ils avaient droit à sept passages du soleil pour préparer un accueil plus convenable. Sans attendre de réponse, elle s’éloigna à grandes enjambées de la ville, défiant tous ceux s’y trouvant de lui tirer dans le dos. Découvrant ce qu’il était arrivé à Nuada et la Wild Hunt, les habitants de la ville furent effondrés, aussi certainement que si les murs de la ville s’étaient écroulés.
Une soigneuse Hamadryade s’occupa de Nuada, qui était encore inconscient à la suite de ses blessures lorsqu’il fut conduit dans la ville. En reprenant connaissance il raconta honteusement l’histoire complète à la Haute Cour. La plupart des dirigeants le condamnèrent et le réprimandèrent, mais personne ne le blessa autant que sa bien-aimée Morrigan. Au lieu de parler, elle se changea simplement en corbeau, vola en cercle trois fois au-dessus de sa tête et sorti de la Cour. Lorsqu’il vit cela, ce qu’il lui restait de fierté fondit comme neige au soleil. Les sept jours suivant, la Cour se réunit et débattit sur la façon de réagir à ce soudain changement de destinée. Certains voulaient une résistance, ignorant l’accord que Nuada avait fait au début de son duel fatidique. Ils argumentaient que Bres avait brisé le protocole et, de plus, Nuada n’avait pas reçu la bénédiction de la Cour au préalable. D’autres membres de la Cour avancèrent l’importance de leur honneur et incitèrent à la reddition.
Alors que la soigneuse put accélérer le processus de récupération, elle ne put néanmoins sauver le bras de Nuada. Il oscillait entre la conscience et l’inconscience, mais il découvrit qu’il lui était impossible de fuir ce désastre dont il était lui-même l’auteur, même dans son sommeil. Il dormait souvent, et ses rêves n’étaient que tortures. Il y voyait un lieu qui ressemblait aux Depths, et toutes les créatures qui y croupissaient. Chaque nuit se terminait par le même cauchemar, son bras, séparé de son épaule, s’échouant sur le sable, dégoulinant de sang jusqu’à former une rivière. Cette rivière passait alors à travers un trou dans le sable, pour disparaître, alors que son bras, entouré de morceaux de son épée fracassée, continuait de convulser.
Au sixième jour, Nuada passait la majorité du temps éveillé. Il n’était cependant plus que l’ombre de lui-même. Sa confiance fut remplacée par l’humiliation et une colère bouillonnante. Il n’était pas fâché d’avoir perdu son Royaume ni même ses amis de la Hunt, mais pour sa défaite au combat. Dégoûté de lui-même, il décida de fuir la ville se jurant de revenir un jour et tuer Bres. Il savait où il devait aller. Cet endroit même où Bres fut un jour, les Depths. Ramassant les morceaux de son épée brisée, il partit sans dire mot. Alors qu’il partait pour sa quête, l’armée de Bres descendit sur la ville, maintenant non gardée, afin d’imposer la loi de leur nouveau maître. Des années durant, Nuada voyagea, en recherche de l’entrée de the Depths. Nombreux étaient ceux qui avaient entendu parler du lieu, mais personne ne savait le localiser exactement. Comme un chien chassant une proie, Nuada suivait chaque piste. Au lieu de diminuer avec la temps, sa colère se renforçait, et à chaque instant où il sentait la perte de son bras, il vociférait de nouveau contre Bres. Il errait de royaume en royaume, découvrant de nouvelles choses, contemplant des paysages incroyables, parfois mouvants, mais rien ne pouvait calmer sa rage. Il reprit son régime de guerrier, légèrement modifié, afin d’être prêt à combattre de nouveau – le moment arrivé, après la découverte des Depths. Il s’entraîna à combattre du bras gauche. Il retravailla son équilibre, son jeu de jambes, et bien qu’il n’avait en sa possession qu’une simple épée à une main, il regagnait confiance en lui, et ses compétences s’amélioraient.
Durant ces années, Nuada s’était vu forcé à travailler, exécuter de menues tâches afin de gagner assez d’argent pour ses voyages, recherchant souvent les connaissances requises en fonction de la carrière. Après avoir terminé une mission qui lui parut un enchaînement infini de gardes de caravanes, il rencontra un marchant qui lui dit avoir vu l’entrée des Depths. Il lui offrit de lui dire la situation de l’endroit en échange de partager avec lui tous les biens qu’il pourrait y rencontrer. De plus, si Nuada acceptait d’accompagner la caravane jusqu’à l’entrée, le marchand lui proposa d’engager un Dvergr afin de lui forger une épée et une armure de bonnes factures afin de l’aider dans sa quête. Nuada, bien que plutôt méfiant, accepta l’offre, n’ayant finalement pas grand-chose à perdre. Puis, si le marchand lui mentait, il avait une solution tout prête, gaucher ou non. Prenant le pari, Nuada accompagna le marchand, qui était aussi bon que sa parole. Plusieurs années après, Nuada et son équipe de mercenaires se trouvaient devant le grand monolithe noir qui servait d’entrée au Depths…
Ainsi s’achève la première partie de ce conte.
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