Rencontre avec Nuada (suite 2)
Suite du dernier texte The Becoming centré sur Nuada Airgetlám
Voici la suite du texte centré sur Nuada Airgetlám.
Le Devenir : Les épreuves de Nuada Airgetlám – Partie III
Le nombre de personnes du groupe chutant brutalement à juste deux, même Nuada pensa que faire demi-tour était une bonne idée, et Nimue était visiblement d’accord. Rebroussant chemin espérant retrouver la porte, ils découvrirent rapidement que l’entrée de la Caverne en Pierre des Ames Perdues n’était plus là. En lieu et place se trouvait un tunnel couvert de ce qui ressemblait à des souches d’arbres biscornues. Nuada prit ceci pour un bon présage car, après tous, les arbres, peu importe leurs formes, il les connaissait bien. Lorsque Nuada entra dans le passage, il découvrit rapidement qu’il avait été un peu trop optimiste, et qu’il s’agissait plutôt d’un signe avant-coureur d’une scène bien plus horrible qui défilait maintenant sous ses yeux. Tandis que Nimue et Nuada progressaient à travers le tunnel, ils remarquèrent qu’il était éclairé par une faible lueur verte, émanant de mousses malades et de lichens recouvrant chaque centimètre de la surface du tunnel, et qu’elle sembler briller au rythme de la respiration d’une créature. Se sentant particulièrement mal à l’aise, Nimue invoqua un oeil mobile pour l’envoyer en éclaireur à mesure qu’ils avançaient dans le tunnel. L’oeil n’eut pas à s’éloigner de plus de quelques pas avant qu’un pied de vigne tombant du plafond ne l’attrape et l’écrase. Lorsque les morceaux de l’oeil tombèrent au sol, la mousse sur laquelle ils atterrirent les avala dans un bruit de succion. Sachant qu’ils n’avaient d’autres choix que de continuer, Nuada pressa gentiment les épaules de Nimue et, ensemble, ils avancèrent lentement, Nuada ayant la main gauche sur la garde de son épée, près à dégainer.
S’approchant du centre, Nimue invoqua la magie de la glace pour tenter de congeler le plafond et ainsi éviter de savoir si sa tête ferait le même bruit de succion impressionnant que le fit l’oeil. Cela fonctionna, et le pied de vigne ne les frappa pas, comme figé, immobile. Cependant, à mesure qu’ils continuaient de marcher dans le tunnel, ils virent des créatures émerger de masses vertes ressemblant à des gousses attachées aux murs et au plafond. Ces choses étaient un peu humaines, un peu plantes et surtout un cauchemar. Elles avaient une petite stature mais de grands yeux ainsi que des bras et jambes difformes. Ces dernières étaient comme des plantes et chaque pas qu’ils faisaient laissait une traînée sur le sol, celle d’un serpent, mais plus petite. Leurs bras par contre étaient puissant et semblait appartenir à un forgeron. Nimue commença à lancer furieusement des sorts, envoyant de petits éclats magiques de glace tandis que Nuada dégaina son épée. Il chargea à travers ces créatures et commença à les découper en pièce, mais il découvrit rapidement que chaque créature coupée était remplacée par deux ou trois autres. Nimue avait plus de réussite, ses sorts congelant les créatures, aucune nouvelle n’apparaissait. Mais aussi puissante qu’elle fut, elle commença à se fatiguer rapidement. Nimue était plutôt jeune et ce n’était que sa deuxième mission en tant que mercenaire, elle n’avait donc ni l’entraînement ni les réserves magiques nécessaires que les vieux mages expérimentés développent au cours du temps.
Nimue et Nuada continuaient à avancer, si bien qu’ils arrivèrent rapidement au point où ils n’avaient plus de créatures en face d’eux; mais derrière une armée entière était à leur poursuite, se déplaçant aussi rapidement que leurs permettaient leurs pattes-plantes. Tandis que les créatures courraient en masse à travers le tunnel, le son qui les accompagnait agressait leur ouïe, en plus de leur odorat. Le confinement du tunnel fit écho et magnifiât les sensations assaillant Nuada et Nimue à mesure qu’ils continuaient de se battre pour leurs vies. Nuada baissa les bras devant l’armée, proche d’eux, car il savait que ses compétences et son arme n’étaient pas suffisants pour les vaincre tous. Nuada, au lieu de fendre de son épée, décida astucieusement de l’utiliser comme une masse, la tenant par la garde et l’agitant d’avant en arrière. Ses mains étaient ensanglantées par cet effort, mais au moins il ne générait plus de multiples créatures à chaque fois qu’il donnait un coup. Nimue aussi leur résistait, lançant ses sorts plus lentement qu’avant. Mais même à ce rythme réduit, ses efforts continuaient à drainer son énergie. Nuada vit que son aura s’affaiblissait et qu’il ne restait pas longtemps avant qu’elle ne tombe à cours d’énergie. Nimue s’en aperçu aussi. Alors qu’ils continuaient leur progression à travers le tunnel, une faible lueur d’espoir survint lorsqu’ils aperçurent un autre portail au bout du Tunnel Vert de la Mort. Cependant ils ne l’atteindraient pas avant d’être submergés s’ils continuaient sur ce rythme. Nuada pensa à attraper Nimue de son bras valide et courir vers la sortie mais il savait que c’était inutile. Les créatures avanceraient bien plus vite si Nimue arrête ses invocations.
Comme si elle pouvait lire dans ses pensées, Nimue se tourna vers Nuada, et son regard parlait pour elle. Il n’y avait pas d’autre solution, l’un d’entre eux devait se sacrifier pour sauver la vie de l’autre. Avant même que Nuada put ouvrir la bouche, elle lui dit que son sacrifice n’avait pas de sens, qu’elle, plutôt, était proche de la mort, et qu’elle avait déjà puisé dans ses forces vitales pour ses derniers sorts. Même si la mort de Nuada pouvait lui faire gagner du temps, elle serait rapidement aussi vulnérable qu’un bébé Stormrider exposé aux Tempêtes. D’un autre côté, si elle se sacrifiait, Nuada pourrait poursuivre sa mission ou du moins, s’enfuir. Nuada sentit plus qu’un soupçon de tristesse dans sa voix mais il était d’accord, c’était la seule chose qu’ils pouvaient faire. Il voulait rajouter quelques mots, dire quelque chose de poignant et d’héroïque mais avant qu’il en eu le temps, elle dit simplement “cours”, et il le fit, ne tournant le dos que lorsqu’il fut au bout du tunnel.
Regardant derrière lui, il vit que Nimue avait utilisé sa dernière once d’énergie pour recouvrir de glace le tunnel autour d’elle. Tandis que les créatures se figeaient, glissaient et tombaient autour d’elle, elle maudit ceux qui allaient causer sa mort. De ces mots, elle abandonnait toute régénération en échange de la destruction de chacun d’entre eux. Cela choqua Nuada, la malédiction mortuaire fut la plus puissante dont il avait pu être témoin. Elle abandonnait sa vie en échange de puissance pour tuer ces créatures. Elle fut instantanément changée en un être d’énergie pure et glacée. Son aura était maintenant aveuglante. Nuada n’avait jamais ressenti tant de puissance dans sa vie et, pour la seconde fois, il fut effrayé. Il n’avait pourtant rien à craindre; Toute son énergie était dirigée contre les monstres qui l’assaillaient toujours, la regardant comme s’il s’agissait d’une proie facile. Le premier qui vint à la toucher fut immédiatement figé et s’écroulât à ses pieds, se brisa en petits éclats de glace qui s’éparpillèrent et touchèrent chaque créature dans le tunnel, sauvant Nuada. Bientôt le tunnel devint un tableau d’hiver, couvert de stalactites, de créatures figées, avec une femme puissante et courageuse se tenant au milieu de la scène chaotique. Une fois les dernières créatures mortes, Nimue se tourna vers Nuada. Elle lui sourit. Une larme de glace tomba le long de sa joue, et lorsqu’elle toucha le sol Nimue se figea, rejoignant le tableau sinistrement silencieux. Nuada fut submergé de regrets alors qu’il marchait vers la sortie du tunnel.
La porte se refermant derrière lui, Nuada se trouvait debout dans ce qu’il pouvait décrire comme une prairie vide. Ses sens vrillèrent quand il réalisa rapidement qu’il ne s’agissait pas de brins d’herbe dans ce terrain, mais de morceaux de corps s’agitant sans la moindre trace de vent. Il y avait collines et vallées qui étaient aussi composés de parties du corps. L’horreur brute de cet endroit assaillant ses sens, Nuada sentait une étrange présence dans l’air autour de lui. C’était un être vivant, il en était certain, même s’il ne pouvait rien voir ni toucher. Il entendit alors des éclats de rires hystériques. Est-ce que cela provenait de ses propres lèvres, ou de The Depths même ? Il sentit des filaments s’insinuer dans son cerveau, essayant de prendre le contrôle de son esprit. De là où il se trouvait, il vit ce qui ressemblait à une bouche ouverte et couru dans sa direction. Alors qu’il s’élançait, l’herbe faite de cadavres devint vivante, des mains l’attrapèrent, des jambes essayèrent de le renverser et le flux de pensées dans son cerveau lui dit de se coucher et que tout irait bien.
Nuada combattit ces pensées et tira son épée pour tailler son chemin à travers les cauchemars vivants qui l’attaquaient. Couvert de sang noir, d’intestins et de chair il se confronta à un autre obstacle, la colline, qui se trouvait sur son chemin et cette bouche captivante. Il réalisa, alors qu’il glissait de sur l’autre pente, que cette “bouche” était en réalité le sein d’une femme ! Il glissait rapidement à présent et lorsqu’il atteint la bouche en bas, il vit qu’elle était entourée d’un visage, celui de Nimue. Ses nerfs commençaient à lâcher, il se tenait là riant de façon incontrôlée alors que l’herbe commençait à l’attirer vers le sol. Repose-toi, pensait-il, tout ira bien. Juste une petite sieste. Puis, commençant à s’allonger il entendit dans sa tête une voix familière, c’était celle de Nimue qui une fois encore ne dit qu’un mot “cours”. Essayant désespérément de se détacher à la fois de l’ennui et des bras l’attrapant, Nuada se leva lentement puis sauta directement dans la bouche ouverte.
Alors que la bouche se refermait derrière lui, Nuada roula sur ce qui semblait être le doux sol de la forêt de ses terres natales. Se relevant, il vit un feu, dont la lumière éclairait ce qui semblait être une rangée d’arbres entourant une grande forge. En se rapprochant de la forge il se sentit mal à l’aise. Était-ce une autre vision cauchemardesque dans cette mer d’horreurs en constante mutation ? Une fois à proximité de la forge, il réalisa que ce qu’il avait pris pour des arbres étaient en fait d’immenses doigts robustes. Il fit une pause et utilisa sa Vision du Voile une fois de plus. C’était certain, la forge était vivante ! De plus, elle semblait affamée comme si elle s’apprêtait à dévorer quiconque arrivant à portée. Il dégaina son épée et défia The Depths, le priant de lui donner ce qu’il avait de pire. La rage transpirait de chacun de ses pores et alors que la distance entre lui et la forge se réduisait, elle flamboya. Des sarments, des jambes et une combinaison immonde de chaire vivante et morte jaillit de la forge et attaqua Nuada. C’était le combat que cherchait Nuada, non pas celui qu’il voulait, mais celui dont il avait besoin, et il tailla en pièces la créature, la joie déferlant à travers son corps. Il était dans son élément à présent et il ne se souciait guère de ce que pouvait être la créature, il allait l’anéantir.
La bataille faisait rage depuis des heures et Nuada semblait gagner en puissance, sans s’affaiblir, et ce à mesure que le temps passait, à chaque coup d’épée. Il sentait la puissance de The Depths autour de lui, il l’accueillait et puisait en elle pour attaquer la créature. A un moment de la bataille, Nuada remarqua que les doigts se refermaient lentement sur lui comme une plante le ferait. Il eut un autre sourire et se moqua de la créature, dansant de doigt en doigt pour les tailler à la base. Tandis que chaque doigt tombait, il remarqua que ces créatures n’étaient pas faites de chaire animale mais d’une autre substance. Nuada ne s’en soucia pas, tout ce qu’il savait c’était qu’il était en train de tuer des choses et ça le rendait heureux. Alors que le combat titanesque continuait, Nuada put sentir une autre présence dans cet endroit fétide. Il pensa que cette présence l’observait et le jaugeait. “Bien”, songeât-il intérieurement, “Je devrais lui offrir quelque chose qui vaut le coup d’oeil”.
Nuada invoqua alors l’un de ses talents et son attaque gagna soudainement en force, ses mouvements devinrent si fluides qu’il semblait se déplacer plus lentement alors qu’en réalité il allait bien plus vite. Il était à présent le maître d’oeuvre d’une danse de la mort et devint l’incarnation vivante de la grâce, la force et la puissance. La créature-forge semblait ressentir ce changement et essaya d’échapper à Nuada mais il n’y avait nul part où fuir. La bataille fut aussi longue que sa fin fut rapide. Nuada passa à travers ce qu’il restait des défenses de la créature et frappa le haut de l’enclume de son épée. La créature arrêta de combattre suite à ce coup. Tandis que le sang et la cervelle coulaient, Nuada hurla contre elle et contre le monde étrange dans lequel il était entré. Quelques instants après, alors que la créature était toujours étendue, Nuada jura avoir entendu un applaudissement au loin.
Alors qu’il était assit et nettoyait son épée, il ressentit de nouveau une présence autour de lui, mais cette fois elle lui était étrangement familière. Il détecta alors des pas, à peine perceptibles. Quelques instants plus tard, Nuada pouvait distinguer une forme humaine marchant lentement (voir flottant à la surface du sol) vers lui. Il se leva, sortant son épée en position d’attente, lorsqu’il sembla reconnaître un visage familier, celle du marchand. Nuada était stupéfait de cette apparition soudaine et inattendue et sa première pensée fut qu’il s’agissait encore d’une vision pour se jouer de lui.
“Reste où tu es” dit Nuada, se tenant tel un prédateur prêt à tuer, “Regarde ce que j’ai fait de la dernière créature qui a essayé de me tromper”.
“Te tromper, mon ami ? Il n’en est point question. Tu as démontré que tu étais un puissant guerrier” observa mielleusement le marchand, “Sans doute meilleur encore que lorsque je t’ai engagé.”
“Que veux-tu de moi ?” demanda Nuada avec une pointe d’énervement dans ses mots.
“En fait, je ne veux rien de toi” répondit le marchand, “Je souhaite juste que tu prennes ce que ton coeur désire. Un nouveau bras, une épée réparée et autres trésors pouvant t’aider à regagner la place que tu mérites devant ton peuple.”
“Personne n’offre ça sans attendre quelque chose en retour” dit âprement Nuada “Pourquoi le ferais-tu ?”
“Tu m’as déjà donné beaucoup, oh ancien roi” dit le marchand “pour commencer tu m’as diverti et ça n’arrive pas souvent. Deuxièmement tu as trouvé le chemin vers ce lieu et tu t’es occupé de ses pires horreurs. Enfin tu m’as donné l’opportunité d’utiliser quelque chose que je voulais tester depuis longtemps, l’une de ces forges.”
“Je ne vois aucune réelle forge ici !” répondit Nuada, “Cette créature était fausse.”
“Oui mais regarde attentivement ce qu’il reste de la créature” dit le marchand.
Sur ces mots, Nuada se tourna vers la créature et vit que sous les membres se trouvait une forge dorée. Une fois encore utilisant sa Vision du Voile il put voir que c’était bien une réelle forge et pas une autre créature déguisée. Il opina. “Maintenant c’est mon tour. Si tu veux bien m’aider à nettoyer ce bazar je pourrais commencer mon travail.” dit le marchand. Acquiesçant, il aida alors le marchand à nettoyer la forge et la zone autour d’elle. Le marchand, utilisant une baguette fine chargée de magie, brûla alors toute la chair morte. Une fois ceci fait, il se mit au travail. “Repose toi Nuada et soit libre de visiter ces lieux. On ne sait jamais ce que tu pourrais y trouver” dit le marchand alors qu’il déballait des sacs que Nuada n’avait pas remarqué jusqu’ici, “Fait un tour mais soit préparé à combattre et ne t’éloigne pas trop loin”.
Nuada explora donc la zone autour de la forge et étendit ses recherches vers d’autres chemins, s’assurant de toujours marquer sa route d’une façon ou d’une autre. Il gravait parfois ses initiales dans une pierre, de la chair ou autre substance dont il ignorait tout. D’autres fois il laissait un objet au sol pour se souvenir. Une fois, il alluma une torche se trouvant dans un chandelier contre un mur et celle-ci prit vie et l’attaqua ! Les brûlures n’étaient pas sérieuses et il guérit rapidement cependant. Nuada passa quelques jours à errer dans les passages environnant et trouva quelques artefacts intéressant, mais n’avait rien trouvé de particulièrement puissant ou mortel. Sa petite réserve de nourriture s’épuisant, il retourna à la forge et ne trouva pas le marchand, mais il avait laissé quelques objets ainsi qu’une note. Cette note disait simplement : “Pour Nuada.” Cela le fit rire et ne s’y attarda pas plus.
Le premier objet à attirer son attention fut une épée noire obsidienne telle que celle que portait Bres. La note sur celle-ci était “Brandit moi, si tu peux.” Cette arme était plus large que la lame de Bres et elle irradiait d’une aura teintée par endroit, luisant d’une brillance rouge. Nuada voulu porter l’épée mais elle était trop lourde pour son bras gauche. Peu importe avec quelle énergie il essayait, il ne pouvait à peine soulever l’épée de son emplacement sur la forge. En colère et frustré, Nuada essaya encore et encore, et, sa rage grandissant, il se rendit compte qu’il pouvait la lever un peu plus mais pas encore suffisamment pour s’en servir comme une arme. La reposant sur l’enclume dans un *CLANG* résonant, il se tourna alors vers le trésor suivant, un bras doré.
Le bras que l’artisan avait créé était superbe. Incrusté d’un filigrane complexe et élégant, il semblait trop beau pour être vrai. La note accompagnant le bras indiquait : “Touche-moi, si tu l’oses.” Un peu intrigué par ce message, Nuada le toucha en effet et, sans grande surprise, rien ne se passa. Il le toucha à nouveau, le prit dans sa main gauche mais toujours rien. Une fois encore sa colère montait et à mesure qu’elle grandissait le bras répondait mais toujours pas assez pour qu’autre chose ne se produise. Alors qu’il était sur le point d’exploser de frustration, Nuada remis le bras en place et se tourna vers le dernier trésor, une grande boite en bois.
Bien que n’ayant pas d’attrait visuel, la boite dégageait une certaine aura. Une note indiquait :”Mange-moi, si tu es un homme’. D’une main tremblante, Nuada ouvrit la boite et dans celle-ci se trouvait une araignée rouge, faites de velours. Révolté, Nuada claqua le couvercle de la boite, l’attrapa, s’apprêta à la jeter dans le feu et s’arrêta. Ce n’était qu’une araignée après tout. Il avait déjà mangé pire, étant jeune, suite à un pari. Il y avait cependant quelque chose d’étrange à propos de cette araignée et il était dans The Depths. Tout un tas de pensées traversaient son esprit, Nimue, John, son peuple et après un instant de réflexion il déposa la boite sur le sol et s’assit à côté d’elle. Il ouvrit alors la boite, attrapa l’araignée qui se débattait pour le mordre, ferma les yeux et la mangea. Il le regretta instantanément. Elle descendait le long de sa gorge encore vivante, frappant de ses pattes épineuses à mesure qu’elle avançait vers l’estomac.
C’est alors que Nuada senti sa rage monter à nouveau. Il avait été piégé par le marchant, trahis par son propre peuple, et John, et Nimue. Pauvres fous. Personne au monde ne s’était vraiment soucié de lui. Il en avait assez. Tandis que l’araignée continuait de se déplacer dans ton estomac, visiblement encore en vie, il sentit déferler autre chose… la puissance. “Oui” pensât-il, “La puissance est la clé et je peux l’obtenir. Je vais faire fonctionner ce maudit bras, prendre l’épée et tuer Bres et je ferais supplier mon peuple de me faire revenir.” Il toucha une fois de plus le bras et cette fois ci, il lui répondit. Il bondit de sa main et vint se fixer lui-même sur son moignon. Des sarments d’or en sortirent et se verrouillèrent sur son épaule. Il put alors sentir sa chair fusionner avec le bras, pour ne faire qu’un. Il pouvait bouger ses doigts, le bras était comme le sien. Il prit l’épée et pu la soulever facilement. Faisant des tourbillons au-dessus de sa tête, il pouvait ressentir la vie en elle, réclamant encore plus de vie, du sang. Il était excité comme un enfant, l’épée semblait légère comme une plume dans son bras d’or. Quant à l’araignée, il ne la sentait plus. Il réalisa soudainement qu’il savait comment quitter The Depths. Un passage caché le conduirait à un tunnel lui permettant de retourner plus rapidement dans ses terres qu’un voyage à l’extérieur. Il se permit de rire et remercia The Depths alors qu’il courrait vers le passage.
Lorsqu’il quitta The Depths, tout devint silencieux. A l’exception du son d’un marchand qui, caressant tendrement les sarments bourgeonnant de la Forge Dorée et recevant des caresses en retour, commença à rire.
Ainsi se termine la troisième partie.
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