Rencontre avec nuada (suite 4)
Suite du dernier texte The Becoming centré sur Nuada Airgetlám.
Voici donc l'antépénultième chapitre de texte centré sur Nuada Airgetlám.
Le Devenir : Les épreuves de Nuada Airgetlám – Partie V
Marchant seul à travers la capitale désertée des Tuatha Dé Danann, Nuada senti sa rage le dévorer de l’intérieur. Il avait ordonné à ses troupes de rester en dehors de l’enceinte de la ville annonçant qu’il tuerait quiconque tentant de dépouiller ce qu’il restait de la capitale. Voir la désolation qui régnait, pour laquelle il avait sa part de responsabilité, était trop difficile à supporter. La ville n’était pas simplement vide, elle était dénuée du moindre signe de vie. La vermine omniprésente capable de répandre la peste depuis des siècles n’était pas présente, ni même leurs homologues insectes. Les fameuses Tours de Garde se tenait silencieuses et vides, car même ses gardiens les avaient abandonnées, un crime passible d’exile ou de mort d’après le code des Tuatha Dé Danann. Bien que les corps ne se décomposent pas dans les rues comme il s’y attendait, le peu qu’il ait pu voir était suffisant pour le rendre proche de la folie. Il sentait, littéralement, son sang bouillir. Cette fois cependant, il sut que c’était l’influence de son bras et de l’épée d’obsidienne qui amplifiait sa rage et l’emplissait d’un désir de vengeance envers Bres et les autres. L’Hamadryade (dont il avait encore oublié de demander le nom) lui expliqua que ces objets ne lui donnaient pas de pensée malsaine, mais qu’ils concentraient la moindre émotion sombre pour la magnifier comme une lentille peut concentrer l’énergie du soleil en un laser. Ils la concentrent, l’affûte au point où la moindre autre émotion est alors bloquée. Maintenant libéré de certains des sorts l’affectant, il pouvait ressentir les intentions diaboliques de tous ses trésors comme un feu glacé le parcourant de l’intérieur. Pas étonnant que l’Hamadryade ait pu voir la noirceur en lui ! Ce devait être évident pour toute personne capable de voir dans l’autre monde ou au-delà du simple plan physique.
En s’approchant de la place principale de la ville, il vit des signes d’avertissement et des graffitis marquant l’artère principale. Ils faisaient référence à Balor, lui-même et Bres. Certains étaient plutôt injurieux et s’approchant plus encore de la place il voyait des signes de plus en plus perturbants indiquant qu’il entrait dans des lieux où de nombreuses batailles s’étaient déroulées. Il y avait des corps calcinés de guerriers, mages, soigneurs et d’archers tombés dans la rue. Ce qui dérangeait était qu’ils semblaient avoir été tous découpés en deux puis brulés. A en juger par la poussière et les déchets environnant, les corps, armures et armes qui se trouvaient là n’avait pas été touchés depuis longtemps, comme si personne n’avait osé les déplacer. Alors que ces simples signes auraient suffi à terrifier n’importe quel être doté de sentiments, pour Nuada ce n’était qu’une dette à ajouter à Bres, Balor et son peuple. A chaque pas dans ces ruines il se jura qu’un jour il lui ferai payer cette dette, peu importe ce que ça lui coûterai. Nuada tourna à gauche dans une rue portant le nom de l’un des premiers utilisateurs de la magie du feu, il vit que quelqu’un avait construit une barricade avec tout ce qui lui tombait sous la main, incluant les corps calcinés des soldats Tuatha Dé Danann. Il s’arrêta soudain et distingua une forme familière, celle de la statue de Balor. Cependant, contrairement aux autres fois où il avait vu la statue, elle avait grandie, sa tête surplombant les bâtiments alentour, son oeil unique fermement clos. Sa peau de pierre était lisse et grise et elle ressemblait à une créature couverte d’une armure ajustée en pierre dont les jointures seraient à peine visibles. Nuada se tenait longuement face à la barricade, considérant à la fois le changement dans la ville et sur Balor, c’est alors qu’il senti une main familière sur ses épaules.
“Je savais que je vous trouverais ici” dit l’Hamadryade, “c’est une chose affreuse qui s’est déroulée en ces lieux, Nuada.”
“Oui. Tout ceci est de ma faute, n’est-ce pas ?” dit Nuada, “J’étais tellement sûre de moi à l’époque. J’ai foncé dans la bataille sans réfléchir, comme un jeune chien fou pas comme un chef. Lorsque j’ai perdu face à Bres, j’ai été aussi rapide à abandonner mon peuple.”
“Si vous avez besoin de quelqu’un pour soigner votre corps, ça je peux le faire” dit l’Hamadryade, “Votre culpabilité est un fardeau que vous devrez guérir vous-même. Ce que je peux vous dire, c’est que parmi les âmes honnêtes les faits sont rarement aussi mauvais ou aussi bons qu’ils ne l’imaginent.”
“C’est réconfortant,” dit Nuada.
“Ceci dit, dans votre cas, votre arrogance a coûté très cher aux vôtres” dit-elle, “Mais il n’est pas trop tard pour vous et votre peuple, il est possible de reconstruire à partir des débris.”
“Je comprends. Que dois-je faire à présent ? Je suis perdu…”
“La solution est en vous Nuada, c’est à vous de décider ce qui est le mieux pour servir votre peuple. J’ai parcouru ces terres pendant bien trop d’années pour encourager un apitoiement sur soi-même, même pour ceux frappés de plein fouet par cette tragédie. Ce monde est autant assiégé que notre royaume. Ceux qui sont assez fort pour aider doivent le faire ou nous périrons tous.”
“Je vois. Ces corps sont étrangement marqués par les combats qui se sont déroulés en ces lieux. Commençons par ce qu’il s’est passé ici pendant mon absence.”
“Vous voyez devant vous le travail de l’horreur à un oeil qu’est Balor. Quand votre peuple appris à propos de la trahison de Bres, ils prirent les armes et assiégèrent cette tour, ne s’attendant pas à ce qu’il allait leur arriver. Lorsqu’ils s’approchèrent de la statue, son oeil s’ouvrit et un rayon de lumière noire en sorti. Ce rayon traversa la foule, les coupants en deux, comme un boucher découperait une tranche de viande d’une carcasse. Puis lorsque leurs corps touchèrent le sol, ils prirent feu et se consumèrent.”
“Comment est-ce possible ? Nos mages peuvent invoquer de puissants sorts mais un rayon comme celui-ci, c’est au-delà de leur capacité, du moins quand j’ai quitté nos terres.”
“La magie a beaucoup progressée en votre absence mais même, nos érudits ont étudiés les corps et n’ont pas été capable de donner une explication à une telle puissance. Durant les années suivantes plusieurs assauts furent menés contre Balor mais aucun n’a réussi. La mort préleva alors un lourd tribut pour notre peuple Nuada et nous n’avons appris qu’une seule chose. Si Balor est approché par un guerrier seul, son oeil s’ouvrira mais aucun rayon n’en sortira.”
“Il nous laissera marcher jusqu’à lui ? “ dit Nuada plutot intrigué non seulement par la puissance de Balor mais aussi par son étrange comportement.
“Tant qu’un être ne représente pas une menace envers lui, Balor se contente de regarder. On dirait qu’il nous étudie en même tant que nous l’étudions.”
“Quelqu’un a t-il essayé de lui parler ?”
“Oui mais il ne répond d’aucune sorte. Il ne fait que regarder et, lorsque la ville était encore habitée, il drainait lentement la vie des créatures restantes dans celle-ci. Ce furent des jours très sombres dans la ville mais lorsque nous avons réalisé ce qu’il se passait vraiment, les rares survivants s’enfuirent. Maintenant que tout ceux doté d’une once de sagesse sont parti, les sarments absorbant l’énergie vitale se sont rétractés.”
“Je dois voir ça en personne” dit Nuada avec ce ton légèrement bravache qui le caractérisait jadis.
“J’espérais que bous diriez ça. Soyez averti cependant, que la moindre menace de votre part le réveillera.”
“Je comprends.”
Nuada dégraffa son armure et plaça l’épée d’obsidienne sur le haut de la pile mais il réalisa que l’abandonner lui était difficile. Vêtu simplement de ses sous-vêtements, le roi originel des Tuatha Dé Danann se sentait vraiment nu alors qu’il escaladait la barricade et progressait lentement vers le lieu où se trouvait Balor. Comme s’il traversait une ligne invisible, l’énergie dans la zone commença à affluer à travers Balor comme aspirée par un tourbillon de granit. Nuada continuait de marcher tandis que Balor commençait à bouger et lentement, inexorablement, l’oeil s’ouvrit et concentra son attention sur Nuada. Pendant un bref instant, le bras droit de Nuada le picota et il senti une connexion avec la statue, mais cette sensation disparue rapidement alors que Nuada continuait son approche. Combattant les premières montées de peur qu’il ressentait depuis sa sortie de The Depths, il se tint face à la statue et la fixa aussi certainement que Balor le fixait en retour. Concentrant tous ses sens, il sut que Balor était plus qu’une simple statue mais peu importe avec quelle force il essayait, il n’arrivait pas à entrer en contact avec l’intelligence à l’intérieur. Il essaya alors de communiquer verbalement avec elle, parlant toutes les langues qu’il connaissait, aussi bien passée que présente mais toujours aucune réponse de Balor.
Debout devant la statue, Nuada se demandait s’il devait mettre fin à cette comédie et attaquer. Il savait que cela serait inutile, mais au moins il mettrait rapidement fin à ses souffrances. Dénué de protection ou d’objet de puissance, Nuada ne serait pas un grand défi pour la puissance brut de Balor. Il mourrait en héros et l’histoire de sa bravoure unirait son peuple et qu’ils seraient victorieux. Oui, c’est ce qu’il doit faire, mourir. Nuada commençait à lever son bras en préparation d’une attaque, c’est alors qu’une pensée traversa son esprit, à mi-chemin entre la colère et le désespoir. Non, c’était une issue de couard. En vérité, la mort serait rapide mais ce qui comptait à présent n’était pas la rapidité de la mort mais son véritable sens. Mourir ici ne serait pas différent de lorsqu’il avait abandonné son peuple, sauf que cette fois ce serait permanent. Celle fois il ne se laissera pas aller à ces émotions. Il ne sera peut-être pas capable de battre Balor aujourd’hui mais il jura que peu importe le prix à payer, il le payerait pour le bien de son peuple. Son esprit était fermement fixé sur un nouvel objectif, Nuada fit demi-tour vers l’Hamadryad (Il faudrait qu’il lui demande son nom, il le doit !). En traversant de nouveau la ligne invisible, l’oeil de Balor se referma mais cette fois il fixa Nuada un peu plus longtemps que lors de l’aller.
“Je vois que vous êtes toujours en vie” dit l’Hamadryade, un léger sourire se dessinant au coin des lèvres.
“Oui… mais j’aurai pu y rester” dit faiblement Nuada
“Je sais. Vos pensées me sont aussi clair qu’à l’Oeil de Balor” dit-elle, les sourcils de Nuada se levant en réponse, “j’ai vu le pire et le meilleur de vous et je n’ai pas besoin de lire dans votre esprit pour savoir ce que vous pensez. Être soigneur c’est entre autres savoir lire les symptômes des gens, ce n’est pas simplement magique, comme vous le pensez. Quand vous m’avez laissé vous étiez un homme dont la foi était brisée. Votre vie était vide de sens et d’objectif. Quand vous êtes revenu, votre pas était décidé et vos yeux brillaient à nouveau avec un but véritable. Donc, à moins qu’un nouveau sort ne vous affecte, je ne peux que supposer que vous avez eu une meilleure compréhension de vous-même là-bas. Ai-je raison ?”
“Oui c’est exact. Je sais ce que je dois faire maintenant” dit Nuada.
“Et qu’est-ce ?”
“Je dois me débarrasser de ce bras maudit, de l’épée et des autres trésors imprégnés de The Depths puis je dois affronter et battre Bres et regagner nos trésors,” dit Nuada aussi confiant que s’il énonçait une simple liste de tâches ménagères devant être réalisées.
“C’est tout ?” dit l’Hamadryade.
“Tout pour l’instant” dit Nuada.
“Excellent. Je peux vous aider à faire ça. Retournez vers ce qu’il reste de votre armée et attendez moi, j’ai quelles taches à effectuer et je vous rejoins” dit-elle.
“Je ferais ce que vous dites” dit Nuada enfilant son armure et bien qu’il déteste le faire, il prit son épée.
L’Hamadryad s’éloignant dans les rues de la ville Nuada réalisa une fois de plus qu’il avait oublié de lui demander son nom. Nuada patientait calmement à la sortie de la capitale. Une grande partie de son armée s’était déjà éparpillée dans la campagne en apprenant qu’ils ne seraient pas autoriser à dépouiller la ville des richesses qu’il pourrait rester, mais quelques soldats loyaux aux Tuatha Dé Danann restèrent avec Nuada. Pendant ce temps Nuada se préparait pour les épreuves à venir car elles ne seraient pas faciles à accomplir même s’il avait recouvert ses esprits. Il refusait d’utiliser l’épée d’obsidienne à moins que ce ne fût nécessaire et à chaque fois il se sentait sale. Une année environ passa, une figure familière arriva en ville accompagnée d’un jeune artisan. Cherchant le camp de Nuada, l’Hamadryade descendit de son Phouka, l’artisan la suivant de près.
“Salutations Nuada, c’est bon de vous revoir,” dit l’Hamadryade, tendant ses mains amicalement et non pour soigner. Nuada saisit chaleureusement ses mains, comme s’il retrouvait une amie de longue date.
“Ravi aussi de vous revoir, je me demandais quand vous alliez revenir”dit Nuada.
“Quand ? pas si ? Vous n’avez jamais douté de mon retour ?”dit l’Hamadryade avec amusement.
“Non, pas un instant. Comment auriez-vous pu résister à l’envie de me rafistoler à nouveau ?” dit Nuada, l’Hamadryade riant en réponse, “et je vois que vous amenez quelqu’un pour nous rejoindre. Qui êtes-vous jeune homme ?”
Lorsqu’il s’approcha, il vit que l’artisan était un Dvergr.
“Salutations Nuada. Mon véritable nom est trop long à prononcer pour vous mais je suis simplement connu comme Miach, fils de Dian le Forgeron. Je suppose aussi que je suis plus vieux que vous,” dit le Dvergr “J’ai entendu dire que vous avez parcouru The Depths et que vous étiez revenu grandement changé et portant de puissant artefacts.”
“Tout ceci est exact. Mon bras est celui d’une araignée, mon épée est forgée d’un étrange métal et voici quelques trésor que je n’ai pas osé toucher,” dit Nuada.
“Bien, je pourrais retirer votre bras facilement, mais je vais laisser cette tâche à quelqu’un qui vous fera moins souffrir. Je veux étudier votre épée ainsi que les autres trésors,” dit Miach “donnez-moi l’épée et les trésors et indiquez moi la guilde d’artisans la plus proche dans cette ville découverte et je commencerai mon travail. Lorsque j’en saurai plus sur leur vraie nature je parlerai à nouveau.”
Nuada ordonna que les trésors soient apportés à Miach mais lorsqu’il du tendre l’épée à l’artisan, il eut du mal à s’en séparer.
“Vous devez me donner l’épée si vous voulez que je l’étudie Nuada. Ce sera bien plus difficile si je dois taper dessus de mon marteau alors que vous la tenez encore”. dit Miach, “Mais si vous insistez, je serais ravi d’essayer, ça pourrait être drôle !”.
Essayant car il le devait Nuada réalisa qu’il ne pouvait pas laisser partir l’épée et que la rage qu’il gardait en lui depuis des années remontait à la surface.
“Nuada. Pense à ce que tu me disais à notre dernière rencontre” dit calmement l’Hamadryade.
Nuada se remémora ses mots, la colère le quitta lentement et il s’aperçut qu’il pouvait laisser l’épée partir, bien qu’à contre coeur.
“Bien. Cette situation était quelque peu compliqué n’est-ce pas?” dit Miach, riant alors qu’il prenait l’épée à Nuada, “Maintenant commence la partie amusante, du moins pour moi. Vous avez ma sympathie Nuada. Ce que vous allez devoir affronter pourrait vous faire souhaiter ne pas avoir abandonné l’épée.”
Ces mots firent écho au fond de l’âme de Nuada et il put sentir son bras frémir comme s’il répondait. Il regardait plaintivement la soigneuse et des mots commencèrent à se dessiner sur ses lèvres tremblantes.
“Avant que vous ne disiez quoi que ce soit Nuada, souvenez-vous ce que je pense de l’apitoiement sur soi-même,” dit-elle à Nuada qui commanda à ses lèvres d’arrêter de bouger, “Ça c’est un bon roi. Retirons à présent ce bras maudit que vous avez. Votre tente fera l’affaire.”
Nuada et la soigneuse se dirigèrent vers sa tente. En ouvrant le rabat pour la laisser entrer, il senti sa main sur son épaule. Bien qu’aucun mot ne fut échangé, ils savaient tous les deux ce que signifiait ce geste et Nuada fut rassuré.
Personne en dehors de Nuada et de la soigneuse ne sut ce qu’il se produisit cette nuit-là en dehors du fait que l’aube mettait trop de temps à venir et que le calme de la ville n’était perturbé que par les cris de Nuada et étonnamment, d’une bataille. Les premières lueurs de l’aube pointant à l’horizon, la soigneuse sortie couverte de sang. Dans ses mains elle tenait le fantôme du bras de Nuada qui bougeait encore comme s’il était vivant. Elle marcha jusqu’au feu principal du campement, elle le jeta rageusement dans les flammes et lança rapidement un sort ou une prière tandis que le bras sentait la chaleur des flammes. Au bout de quelques minutes à brûler et une ou deux tentatives de fuite, le bras stoppa tout mouvement et fut finalement réduit en cendres. Soupirant, la soigneuse retourna à la tente pour continuer le traitement de Nuada.
Il fallut des mois avant que Nuada ne soit suffisamment fort pour quitter sa tente de lui-même mais quand il le fit il semblait changé comme renforcé par l’épreuve de souffrance qu’il avait traversé. Même avec un bras en moins il était comme l’ancien Nuada mais sans la jeunesse et l’arrogance. Pour que vous imaginiez, le Nuada qui se tenait devant son peuple avait vieillit mais n’était pas frêle ou faible. Il était celui dont les yeux reflètent sa détermination aussi certainement que son bras armé avait reflété son amour pour la bataille. Un beau matin de printemps alors que Nuada et la soigneuse mangeaient leurs petits déjeuné, Miach accouru vers eux avec excitation.
“Arrêtez de vous goinfrer, j’ai quelque chose à vous montrer. Suivez-moi !” dit-il. Sans attendre de réponse, l’artisan retourna à sa tente.
“C’est un gars étrange” dit Nuada, ce qui lui valut un regard familier de la part de la soigneuse qui se moqua visiblement de lui, “peu importe.”
Dès qu’il entra dans la tente de Miach, Nuada fut surpris car cela ne ressemblait en rien à ce qu’il imaginait. Il n’y avait pas de pile de chose avec des outils et autres objets échangés ou de la vie. A la place, tout était bien rangé avec simplement quelques indices dévoilant le métier de Miach. Au milieu de la tente sur une grande table de pierre qui sortait littéralement du sol, se trouvaient trois objets, l’épée d’obsidienne noire, sa vieille épée et un bras d’argent. Nuada fut submergé de joie à cette vision, autant que la rage qui l’avait submergée à l’époque, mais cette fois son coeur et son esprit était emplis de bonheur.
“Comment avez-vous… Qu’est ce… Je…” furent les quelques mots que Nuada dit.
“Quelle éloquence quand vous le voulez !” ironisa Miach, “vous avez un don avec les mots !”
“Miach !” dit la soigneuse tentant de ne pas rire.
“Oh, c’est un grand garçon, un Tuatha ! Il peut supporter une blague non ? “ dit Miach
“Oui je peux Maître Dvergr. Ma coupe déborde de bonheur en voyant votre magnifique travail ! Vous êtes vraiment un maître artisan. Un Dvergr sans égal” dit Nuada à Miach qui accepta le compliment comme il le devait. “Un Dvergr impressionnant, un puissant Dvergr. Je l’ai su dès l’instant où vous êtes entré dans notre campement,” continua Nuada.
“ Merci” dit Miach. “Vos prouesses seront chantées à travers tout le royaume. Je passerai le reste de ma vie à vanter l’excellence de votre travail” continua Nuada, un sourire rusé sur le visage. “Ceux de la ville aussi chanteront vos louanges. Ils vous apporteront des lauriers et vous serreront chaleureusement la main en échange de vos services!” continua Nuada.
“Umm…” dit Miach.
“Et ce n’est pas tout. Je vais essayer de contacter les Émissaires et leur conter vos prouesses, votre grandeur, votre…”dit Nuada, ne pouvant plus se retenir de rire. C’est alors que la soigneuse compris aussi la blague et sourit aussi.
“Bon…” dit Miach.
“Ils voudront vous emporter dans leur monde pour partager les secrets de vos compétences…”ajouta Nuada.
“Assez !” dit Miach énervé, “Stop ! Pour l’amour de dieu, Stop !”
Sur ce, aussi bien la soigneuse que Nuada perdirent ce qui leur restait de retenue pour éclater de rire. Miach réalisa qu’il était la victime d’un sens de l’humour dont il ne pensait pas Nuada capable, il vira au rouge et certaines pierres de ses bras semblaient briller aussi.
“Bien joué ! Vous m’avez eu !” dit Miach joignant son rire à celui des autres “laissez-moi vous montrer ce qu’elle et moi avons trafiqués ces derniers mois.”
Nuada, content d’avoir eu le dessus sur l’artisan, s’assit sur une chaise de pierre qui avait été placée ici à son intention et elle s’avéra particulièrement inconfortable.
“Premièrement, j’ai reforgé votre épée à partir des pièces qui trainait ici et là” dit Miach comme s’il énonçait quelque chose que n’importe qui aurait pu faire. “Elle est comme avant, pas pire et peut être meilleure. Je sais qu’elle vous servira bien. Prenez là.”
Nuada se leva délicatement mais légèrement chancelant de sa chaise, car il n’avait pas complètement récupéré, puis pris son épée. Elle semblait inadaptée pour sa main gauche, mais il se souvenait de la sensation et c’était agréable. Il opina alors vers Miach en signe d’accord sur le travail bien réalisé.
“Ensuite, je vous ai fabriqué un bras d’argent” continua l’artisan, “contrairement à votre ancien bras, celui-ci n’essayera pas d’empoisonner votre âme. L’argent dans le métal a été traité par de puissants sorts par notre amicale soigneuse et elle assure qu’il s’accordera avec votre corps. Une fois que ça sera fait il se peut qu’il soit différent d’un bras naturel, mais en l’entraînant il sera meilleur.”.
“L’entraîner ?” dit Nuada “Il est encore vivant ?
“Pas vraiment, mais vous allez devoir vous entraîner avec avant de pouvoir l’utiliser en combat” répondit Miach.
“Combien de temps cela prendra-t-il ?” demanda Nuada.
“Quinze ans” dit Miach “Quatorze et demi si tout se passe parfaitement !”
“Quoi ?!” se lamenta Nuada.
“J’vous ai eu !” dit Miach “Ne jamais se confronter à un Dvergr en matière d’humour !”
“Oh” dit Nuada secouant sa tête, honteux “En réalité, combien de temps ?”
“Pas plus de trois mois si vous êtes aussi assidu et faite ce que je vous dis” répondit Miach “Et ça veut dire vous reposer lorsqu’elle, ou moi, vous le disons.” “C’est d’accord, je ferai ce que vous me demanderez” répondit Nuada. “Bien. Maintenant passons au vrai challenge. Cette maudite épée noire,” dit Miach blague à part, “c’était véritablement un travail maudit.”
“Comment ça ?”
“Celui qui l’a fabriquée était un artisan légendaire. Fou et diabolique, mais son talent est indéniable. Cette épée a été conçue pour drainer votre âme et l’énergie de vos victimes pour les transférer ailleurs” dit Miach froidement. “Où ailleurs ?”demanda Nuada.
“Vous ne devinez pas ?”Répondit la soigneuse.
“The Depths !” S’exclama Nuada.
“Exact,”dit Miach “A chaque utilisation de l’épée, tout ce qu’elle récoltait était transféré dans The Depths. C’est pour cela que vous avez vieillit et que vous étiez si faible sur la fin.”
“Je ne me sentais pas faible.” rétorqua Nuada
“Non, c’est ce qui était diabolique. Vous vous seriez sentit fort jusqu’au moment ou votre âme eu été complètement absorbée et alors vous seriez mort. Comme une coquille vide, un corps sans âme à l’intérieur” dit Nuada.
Un frémissement d’horreur traversa Nuada et en réalisant à quel point il était proche de la mort ainsi que le crime que le marchant avait commis à son encontre. Il se demanda aussi ce qu’était devenu la puissance qu’il avait transmis dans The Depths.
“Et maintenant ?” demanda Nuada “Que devrions nous faire de cette arme ?”
“Rien” répondit Miach “Je l’ai rendue inoffensive. Je vais l’étudier plus en avant et essayer de dévoiler d’autres secrets mais elle ne blessera plus personne, c’est tout ce que je peux promettre.”
“C’est suffisant” dit Nuada
“Et maintenant, au travail !”dit Miach, un large sourire sur son visage “nous avons pas mal à faire si vous devez sauver votre peuple.”
“Je ne suis pas un sauveteur” répondit Nuada “Mais je ferai ce qu’il faut pour réparer les dommages que j’ai causé.”
Et ils se mirent au travail. S’assurant que ni Nuada ni Miach ne la regardaient, elle sourit. Mais dans les profondeurs de The Depths le marchant ne rigolait plus…
Ainsi s’achève la partie V.
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